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par un cylindre de corne, qui se forme et qui se termine aussi par un autre bourrelet, et ainsi de suite ; car, tant que l’animal vit, les cornes croissent, et tous les bourrelets qu’on observe, sont autant d’anneaux qui indiquent le nombre des années, en commençant à compter trois ans par la pointe de la corne, et ensuite un an par chaque anneau. Il est bon aussi d’observer que les cornes du bœuf et de la vache deviennent plus grosses et plus longues que celles du taureau.

Le bœuf mange vite, et prend, en peu de temps, toute la nourriture qu’il lui faut, après quoi il cesse de manger, et se couche pour ruminer. Cet animal a quatre estomacs : la panse ou l’herbier, le réseau ou bonnet, le feuillet ou myre feuillet, et la caillette, qu’on appelle encore franche-mulle. Il remplit d’abord les deux premiers estomacs, qui ne forment qu’un même sac, d’une très grande capacité ; après cela il rumine et digère à loisir. La contraction du premier estomac fait passer dans le second une partie des alimens ; celui-ci se contracte à son tour, enveloppe la partie d’alimens qu’il reçoit, l’arrondit, l’humecte, et la dispose à entrer dans l’œsophage, où elle reçoit un nouvel acte de déglutition, pour revenir ensuite à la bouche y être broyée de nouveau.

Il est d’observation que les bœufs qui mangent lentement, résistent plus long-temps au travail que ceux qui mangent vite ; qu’ils sont plus forts lorsqu’on les nourrit au sec, que lorsqu’on les nourrit au vert : ceux des pays élevés et secs sont aussi plus forts, plus vigoureux et plus sains