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que ceux qui sont élevés dans les pays bas et humides.

Quant au climat, il a une telle influence sur cet animal, qu’il change sa constitution, son caractère et sa structure. La preuve en est dans la différence énorme entre le bœuf anglais et le bœuf italien : celui-ci est petit, lâche ; il a la tête moins ramassée, les épaules moins musculeuses, la poitrine plus étroite, les cuisses et les jambes moins grosses, les pieds plus délicats et moins fermes, tandis que l’autre est charpenté fortement, comme nous l’avons dépeint ci-dessus.

Les pays froids conviennent mieux aux bœufs que les pays chauds ; c’est pourquoi les bœufs de Danemark, de la Polodie, de l’Ukraine, sont les plus gros ; ensuite ceux d’Irlande, d’Angleterre, de la Hollande, et de Hongrie, et les nôtres sont plus petits ; aussi les Hollandais tirent-ils tous les ans des taureaux du Danemark, pour obtenir de belles races et les croiser. C’est une attention que nos cultivateurs n’ont pas en Canada, mais que le gouvernement aura pour eux, quand il aura propagé les connaissances utiles à l’agriculture.

La transition subit d’un climat chaud à un climat froid, fait ordinairement éprouver à ces animaux des maladies inflammatoires ; l’arrangement organique, à la vérité, ne change pas ; mais il faut que les solides et les liquides éprouvent une révolution qui les mette, pour ainsi dire, au ton du climat. En général, plus le degré de chaleur qu’ils quittent est considérable, plus les affections sont grandes, lorsqu’ils passent sous un climat froid.