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à l’animal, et le lendemain faites-lui boire ce qu’il rendra d’urine, dans la matinée, cela pendant quatre ou cinq jours de suite, pendant lesquels et encore trois jours après, vous lui donnerez chaque jour dans de l’avoine, une once, moitié foie d’antimoine et moitié fleur de soufre en poudre. Ayez soin de le faire boire tous tes jours, environ une heure après midi, et de lui donner sa nourriture ordinaire.

DU DÉGOÛT.

Si le bœuf n’est que dégoûté, on le ragoûte avec des poireaux, des ciboules, ou du céleri infusé dans du bon vinaigre et du sel, qu’on lui donnera pendant deux jours ; il faut lui tenir le mufle élevé, pour qu’il ne laisse rien perdre de cette salade pendant qu’il la broie. Il est encore bon de lui donner des feuilles de raves ou raiforts, ou des betteraves cuites et marinées dans du bon vinaigre. Quelques-uns font manger aux bœufs dégoûtés, une rôtie de pain bis, frotté de miel et trempé dans du vinaigre, dont on leur lave le palais et la langue. Il y en a aussi qui ne se servent pour leur frotter la bouche, que de gousses d’ail concassées et infusées dans deux verres de vinaigre ou de verjus, avec un peu de sel et de miel. Une once de thériaque ou d’orviétan, est encore un bon remède contre le dégoût ; on les lui fait prendre dans du vin.

Les remèdes suivans contre le même mal, sont purgatifs. 1° Du marrube avec de l’huile de noix et du vin rouge. 2° Des grains d’encens,