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DU CHARBON.

On a remarqué généralement sur la maladie, dite le charbon, qu’elle se manifestait extérieurement par des tumeurs de la grosseur d’une noix : souvent il n’en paraît qu’une qui prend au flanc, et qui s’augmente insensiblement en se communiquant par des fusées jusqu’aux bourses, qui grossissent prodigieusement. Cette tumeur est dure et noire, et ne contient point de pus. Les vaisseaux voisins de cette tumeur enflent, s’engorgent, et deviennent durs et tendus comme des cordes ; quand ces tumeurs paraissent au poitrail et aux lieux les plus voisins de la tête, à peine a-t-on le temps de secourir l’animal. Quelquefois la peau se sillonne et se fend en divers endroits, et particulièrement aux pieds.

Remède. — Aussitôt qu’une tumeur paraît, il faut ventouser en avant du mal, et continuer la même opération en avant des autres tumeurs, s’il en reparaît. On ouvre ensuite chaque tumeur avec un rasoir, et on lave la plaie jusqu’au vif avec du vinaigre de vin, mêlé de sel, d’ail pilé et de poivre. On continue ces soins jusqu’à l’extinction du venin.

La saignée que se permettent certains praticiens, est pernicieuse, parce qu’elle ne sert qu’à faire circuler plus promptement le venin et à aggraver le mal.

ABCÈS DANS LE CORPS

Il serait difficile de distinguer ce mal si ce n’est par la force de la fièvre, et quand l’animal ne