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DE LA ROGNE OU GALE

Les pluies froides qui morfondent les bêtes à laine, un trop grand chaud qui les frappe lorsqu’elles sont tondues, et qui les met en sueur ; les mouches qui les tourmentent trop ; les ronces qui les égratignent après la tonte, occasionnent cette maladie.

La gale saisit souvent les brebis ou moutons par le menton, et produit en eux une extrême langueur, et surtout un grand dégoût.

Remède. — Il faut frotter le museau de l’animal avec un onguent fait d’huile de chenevie, d’alun de glace et de soufre vif, ou bien avec du vin, dans lequel on aura lavé de l’antimoine cru.

Si la gale attaque le corps de l’animal,

Remède. — Prenez du camphre bouilli avec de l’huile d’olive, frottez-en le mal deux ou trois fois, et lavez l’animal d’abord avec de l’eau de lessive, ensuite avec de l’eau commune. Si c’est en hiver, il faut tenir la bête chaudement.

On se sert aussi d’une graisse dont voici la composition :

Dans une livre de graisse de porc, incorporez cinq gros de vif-argent, jusqu’à ce qu’il soit imperceptible ; ajoutez-y de l’ardoise neuve pilée et passée au tamis fin, jusqu’à ce que la graisse soit bien bleue. Pour vous en servir, il faut bien séparer la laine, et frotter non-seulement la gale et les bubons de la gale, mais encore tout autour, et un pouce au-delà : ce qui s’appelle arrêter la gale.