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plein une cuiller à thé de laudanum, et ensuite environ trente grains de soufre, ou de sel de nitre en poudre, que l’on mêlera dans du lait, ainsi que le laudanum. Le soufre ou sel de nitre sera réitéré au bout de six heures ; ce qui se fera encore le jour suivant, si la colique subsiste, malgré l’usage répété des boissons et des lavemens.

Le premier hiver est le temps le plus dangereux de la vie du veau, et par conséquent celui où il demande le plus de soins. On doit le sevrer par degrés ; on lui donne, en commençant, du foin choisi ou de la bonne herbe, afin de l’accoutumer insensiblement à cette nourriture ; quand il mange, c’est alors le moment de le séparer pour toujours de sa mère. Il ne doit rester au pâturage qu’une heure le matin, et autant le soir, lorsque les froids commencent à se faire sentir. Il faut le caresser, lui manier souvent les cornes, et principalement les pieds ; ne jamais l’irriter, le contrarier, ni lui donner des coups ; car l’expérience prouve que les mauvais traitements rendent ces animaux vicieux et indociles.

C’est à l’âge de deux ans et demi que l’on prive ces animaux des organes destinés à la reproduction ; l’animal prend alors le nom de bœuf. Dès lors on ne s’occupe plus qu’à l’habituer aux travaux des champs.

Dans les pays pierreux et montagneux, quand on destine le bœuf à la charrette, on l’accoutume, à l’âge de deux ans et demi, à se laisser ferrer. Il arrive souvent qu’il se soumet à cette opération dès la première fois ; mais, s’il est difficile, c’est