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introduction.

après comparution des parties : très souvent l’acte alors rédigé relate en détail procédure suivie[1].

Cela ne signifie nullement que les grands prélats ne rédigent plus d’actes. Si leur importance a diminué par rapport à la période précédente, ils forment encore plus de 15 % des auteurs du xiiie siècle. Quelques prélats font des dons : à part les largesses des archevêques de Cantorbéry qui reçurent asile à Pontigny[2], deux évêques firent des donations au monastère, celui de Langres en 1199 (n° 265), celui d’Arras en 1200 (n° 318) et l’archevêque de Rouen en 1201 (n° 260). Il est à remarquer que ce sont des prélats lointains qui dotent maintenant le monastère et que ces bienfaits se situent au tout début du xiiie siècle. La plupart du temps ils sont les auteurs juridiques des actes là encore les chartes qu’ils scellent se situent toutes avant 1250, à l’exception d’une datée de 1255[3].

Enfin il faut mentionner, comme auteurs d’actes, quelques abbés, prieurs et chapitres qui forment à peu près 8 % des auteurs.

À côté de la montée des juridictions d’église, le deuxième fait marquant de cette période est la place de plus en plus grande prise par les particuliers comme auteurs d’actes. Cinquante-trois pièces émanent d’eux. Ce sont, pour la plupart, des nobles qui font rédiger des chartes, ce qui confirme le développement du sceau seigneurial à cette époque ; à eux seuls ils forment plus de 22 % des auteurs.

Les grands seigneurs sont, eux, en nombre un peu plus restreint, soit parce que leurs vassaux ont acquis leur propre sceau, soit parce qu’eux-mêmes ont fait moins de donations à Pontigny. On trouve là une vingtaine d’actes dont un seul du roi de France[4], un du roi d’Angleterre[5] et deux du comte de Champagne[6] ; viennent ensuite ceux du comte de Tonnerre et d’Auxerre, du comte de Troyes, du duc de Bourgogne, du comte de Joigny et de celui de Nevers. Malgré la longueur de cette énumération, ces princes territoriaux ne représentent que 9 % des auteurs.

Il faut enfin noter qu’en relation avec le développement des sceaux seigneuriaux et de ceux des cours ecclésiastiques la notice a complètement disparu au xiiie siècle.


Langue des actes.

Toutes les pièces du recueil sont rédigées en latin. Seules trois chartes sont en langue vulgaire. La première date de 1259 et émane d’Eudes, fils du duc de Bourgogne, et de sa femme, Mahaut[7]. Les deux autres ont été ajoutées à la fin du xiiie siècle ou au début du xive siècle, de deux mains différentes, et portent des dates tardives, puisque l’une d’Erard de Brienne, sire de Vénisy, date de 1278[8], et l’autre de Geoffroy de Seignelay, chanoine d’Auxerre, de 1294[9].

  1. Ex. : n° 328.
  2. Voir nos 241 à 248.
  3. N° 252.
  4. N° 284.
  5. N° 211.
  6. nos 212, 220.
  7. N° 237.
  8. N° 240.
  9. N° 271.