Page:Le roman de Fauvel, par Gervais du Bus, publié d'après tous les manuscrits connus par Arthur Långfors.djvu/135

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PREMIER LIVRE

316 Et li donna propre nature.
Tout ordena si sagement
Que nuls hons ne puet, s’il ne ment,
Dire que defaust i puist estre,
320 Que desus lui n’a point de mestre.
Mès ce qu’il avoit ordenei
Est mué et si mal menei
Qu’il convient par droite raison
324 Que près soion de la saison
En quoi le monde finera,
Ou Dieu autre monde fera.
Raison i fait fort argument,
328 Au premier, quant sans instrument
Il plut a Dieu le monde fere
Et il vout de limon pourtraire
Homme et fourmeir a son ymage.
332 A l’omme fist teil avantage
Que des bestes le fist seignour
Et en noblece le greignour.
Mès or est du tout berstorné
336 Ce que Diex avoit atourné,
Que hommes sont devenus bestes.
Devers terre portent les testes :
Ne lour chaut fors de terre avoir.
340 De Dieu ne veulent riens savoir :
Onques vers le ciel ne regardent,


320 Les autres mss. sauf A lisent Car — Les v. 319-20 se lisent ainsi dans E :

Dire qu’il i ait point de deffaute,
Car nul n’a mestrise si haute.

— 322 La leçon adoptée est dans A seul. B E. trop honny et m. m., C Est tout mué et m. m., y Est si mué et m. m. — 323 A convuient — 325 E En que ; A fenira — 330 x vout le monde p. — 331 A et manque : A en s.y. ; B Et h. et femme a s. y., C Et f. l’omme a s. y. — 336 A ordenei, y aourné — 337 Les autres mss. sauf A ont Car — 341 y N’onques.