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Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/13

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Embrasse, oh, embrasse-moi, mon chéri et soulage-moi, car je t’aime trop.

Là encore elle changea sa manière d’être ; craignant d’en avoir trop dit, elle détourna la tête et les larmes s’échappèrent de ses yeux, mais ses bras ne se desserrèrent pas de l’étreinte dans laquelle elle me tenait. J’étais profondément ému par son extrême agitation. Je crus qu’elle était vraiment malade et souffrait beaucoup ; aussi je jetai mes bras autour de son cou, l’embrassant tendrement, pleurant moi-même, essayant de la soulager, je lui dis, dans mon inexpérience, en sanglotant :

— Oh ! chère, chère miss Aline, soyez soulagée, je vous aime si tendrement que cela me saigne le cœur de vous voir si malheureuse. Oh ! laissez-moi vous voir sourire et essayez de ne pas pleurer. Pourquoi êtes-vous si malheureuse ? Oh, comme je serais content si je pouvais vous rendre heureuse !

Et redoublant mes caresses, je la vis tourner sa pâle figure vers moi. Ses yeux brillaient encore d’un feu extraordinaire, et une rougeur fiévreuse envahit ses joues.