Page:Le roman de la luxure, tome 2, Miss Aline, 1903.djvu/8

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car les quelques plaisirs que je prenais avec ma sœur Marie n’étaient rien en comparaison des travaux que j’avais exécutés pendant tout un mois. Depuis le jour où je remarquais la petite déception qu’éprouva miss Aline en attribuant à ses étreintes la distraction évidente dans laquelle j’étais par suite du retour de monsieur Benson, elle avait augmenté ses serrements de mon corps contre le sien et devait certainement sentir ma pine toute raide tressaillir contre sa cuisse. Je remarquais souvent comme ses yeux brillaient alors et comme elle rougissait en m’embrassant, moi je me contentais de lui caresser les joues. Par moments elle me repoussait brusquement, me disant d’aller reprendre ma place ; fréquemment aussi, elle quittait la chambre dans un état de grande agitation, ce qui me fit supposer qu’un combat terrible se livrait en elle entre sa raison et sa passion. Me souvenant des sages conseils que m’avait donnés madame Benson, ma bien-aimée et ravissante maîtresse, je résolus de faire l’innocent et de laisser ses passions se développer et produire l’effet que je désirais si vivement.