Aller au contenu

Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIII

Un sang impérial circulait dans sa veine
Et la foule, à genoux, d’hommages l’entourait.
Mais du bien-aimé seul, héros qu’elle adorait,
Elle se montrait fière, elle se montrait vaine.

Elle avait applaudi présente à chaque trait
Du vengeur de Varus ! Et des monts à la plaine
Et d’Europe en Asie, avec l’aigle romaine,
Elle escortait l’époux, fidèle à son attrait.

Puis on la voit en deuil, par l’angoisse meurtrie,
Rapporter du vainqueur une cendre chérie
Avec six orphelins dont l’un… Caligula !

Puis, on la voit mourir, ô crime de Tibère,
Par la faim torturée… Il était temps : la mère
Aurait vu son enfant singer ce monstre-là !…