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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/39

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XLI

À quoi donc se fier quand on regarde Alice ?…
Trompeur est le bandeau qu’elle pommade et lisse
Et trompeur le teint blanc qu’elle a fait au pinceau !
Ses dents….. n’en disons rien. Sa taille est un mensonge
Et son âge un secret….. jamais elle n’y songe.
De l’emprunt son esprit enfin porte le sceau.
En elle, cependant, une chose est sincère
Pas à demi, mais tout à fait :
C’est la conviction pour elle nécessaire
D’être un type exquis et parfait.


XLII

Quel concert discordant s’élève de la terre !
L’un, après les trésors, soupire incessamment ;
L’autre est un Diogène à la parole austère ;
Son voisin chante, ému, l’amour uniquement.
Celui-ci veut du jour et déteste la pluie ;
Celui-là cherche l’ombre et le soleil l’ennuie.
D’aucuns prônent le beau ; plusieurs vantent le laid.
Paul, à gagner du temps, s’escrime et s’évertue ;
Jean dit qu’il en a trop, et de son mieux le tue.
Et, parmi ce chaos, Dieu fait ce qu’il lui plaît.