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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/57

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LXXI

J’aime les vieux débris et ne me fais point faute
De rêver devant eux aux choses du passé ;
Sur le mur oscillant, sur la tourelle haute,
J’épelle plus d’un mot par le temps effacé.
Le pan de cloître obscur me révèle l’histoire
Du moine disparu dans sa capuce noire,
Dédaigneux de la terre et du bonheur charnel.
Une ogive, un fronton me rendent l’abbaye :
Le joug ne pèse point ; la règle est obéie
Dans l’austère silence et le jeûne éternel :
J’entends les chants sacrés des fêtes que l’on chôme
Et, dans les chemins creux, je distingue le pas
Des vassaux empressés quittant leurs toits de chaume,
Car vêpres vont sonner et l’abbé n’attend pas.


LXXII

Vous voulez pénétrer, Zémire, dans le monde,
Parce que votre père a fait fortune ronde
À vendre des melons.
Ce métier-là, vraiment, n’a rien que je méprise ;
Mais il n’enseigne pas à parler en marquise,
À hanter les salons.