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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/64

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La pomme de l’Eden a jeté sa semence
En fertile sillon…
Tous les maux ont germé : vices, crimes, démence,
Mort… et damnation !…


LXXXII

« Passant, qui que tu sois, gémit le pauvre aveugle,
Je tends vers toi la main. »

Mais les bruits de la foire et le bétail qui beugle
Couvrent sa vieille voix. Tous passent leur chemin.

« Le Seigneur aime ceux dent l’âme est pitoyable,
Répète le vieillard ;
Saint Martin partageait son manteau charitable ;
Me refuseras-tu l’aumône d’un liard ? »

La foule aime le rire et proscrit la tristesse :
Elle ferma les yeux.
Que lui fait d’un vieillard la poignante détresse,
Quand elle a bonne chère, et bon gîte, et vins vieux ?
Un seul ami, souvent, reste à celui qui tombe
Privé de tout lien…..
Escortant son cercueil et pleurant sur sa tombe,
Cet ami… c’est son chien.