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Page:Le sphinx au foyer Bourotte 1883.djvu/71

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XCI

Entre tous les géants de la sylviculture,
Se distingue le chêne à la forte structure.

C’est l’arbre aimé de nos aïeux :
Sa racine plonge profonde,
Son faîte se perd dans les cieux,
Et ses rameaux semblent un monde.
L’écorce en est rude au toucher ;
Le tronc, noueux ; la feuille, sombre.
Quand le soleil va se coucher,
L’arbre entier semble un gouffre d’ombre.
Il ne craint pas les fiers autans,
Ni les hivers aux froides bises.
Il brave les efforts du temps,
Plus ferme que les roches grises.
Au chasseur fatigué, meurtri,
Fuyant devant les avalanches,
S’il faut un refuge, un abri,
Le chêne étend ses vastes branches.
Il n’est pas, sous son dôme vert,
Une rustique fagoteuse
Qui n’aime à se mettre à couvert
Les pieds dans la mousse laineuse.