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Page:Le venin des vipères françaises.djvu/165

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l’affirme que les accidents cessèrent instantanément ; seule la tuméfaction gagna en douze heures tout le bras, mais le surlendemain elle ne dépassait pas la région deltoïdienne.

Trois jours après cet homme quittait l’hôpital en parfaite santé. Suis-je blâmable d’avoir agi de la sorte ?

Ayant été témoin de deux morts par morsure de serpent, persuadé que les cautérisations sont souvent insuffisantes, j’osai imiter un savant confrère. Il va sans dire que je ne conclus pas de ce fait que l’injection ammoniacale dans les veines est l’antidote de l’empoisonnement vipérin, ni qu’elle soit dépourvue de danger. Ici cependant il n’en est absolument rien résulté de fâcheux.

OBSERVATION VI

Morsure de vipère. — Guérison.
(Dr Gross, de Nancy. — In Revue médicale de l’Est, 1874, p. 319.)

Le mercredi de la semaine de Pâques 1873, à la carrière de Frouard, le nommé Guyon Alexis, âgé de 27 ans, serrurier à Nancy, a été mordu par une vipère, au bord externe du doigt indicateur de la main gauche. Il était 10 heures du matin à peu près. Aucun symptôme général au moment de l’accident.

Le malade ne fait rien pour cette piqûre, il monte en chemin de fer et arrive à l’hôpital Saint-Charles de Nancy, à 3 heures de l’après-dîner.

Là l’interne de garde constatant une petite piqûre à un centimètre en arrière de l’articulation métacarpo-phalangienne de l’index, sur le côté externe du doigt, fait une petite incision sur la morsure (dont la cicatrice est restée parfaitement visible) et pratique l’aspiration au moyen d’une pompe aspirante. L’avant-bras et le bras présentaient un œdème général assez consistant. Chargé du service à ce moment, je me contentai de prescrire l’application de compresses d’eau blanche sur le membre. L’œdème disparaît rapidement et trois jours après son entrée, le malade sort de l’hôpital, parfaitement guéri.