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Duguay-Trouin ; on voyait en ces deux derniers endroits de l'appareil en arêtes de poisson[1].

La muraille, ainsi reprise au IXe siècle, l'a encore été, et d'une façon beaucoup complète, au XIIe, toujours sur les mêmes bases gallo-romaines.

PORTES. - L'enceinte était au XIIe percée de cinq portes : la porte Mordelaise (devant la Cathédrale, la porte Chastelière (n° 7 rue Rallier-du-Baty), - la porte Jacquet, au nord de Châteaureneault, - la porte Baudrière, appelée aussi Grande Porte ou porte du Marché (au sud-est de la rue Beaumanoir), - et la porte Aivière (au sud de la rue le Bouteiller)[2].

Une poterne existait, en outre, sur l'emplacement du n° 6 du quai Duguay-Trouin, et une autre dans le pignon ouest du n° 28[3] ; c'est par cette dernière, croit-on, que le capitaine de Rennes, Guillaume de Penhoët, fit entrer dans la ville pendant le siège de 1356, en tirant les oreilles d'une truie, un troupeau de 4000 porcs que es Anglais faisaient paître dans le Pré-Raoul, M. de la Borderie pensait toutefois que cette poterne était celle de la porte Mordelaise[4].

TOURS. - On rencontrait sur cette enceinte la tour du Fourgon ou Saint-Denis, à l'extrémité ouest du quai Duguay-Trouin, - la tour du Chesne (cour du n° 10 de la rue Nantaise), - celles de la porte Mordelaise, - la tour Saint-Moran ou Saint-Modéran, sur la place de la TRinité, - le Château ou tour de Rennes, construit sur une motte (derrière le n° 7 de la rue Rallier-du-Baty), - les tours de la porte Chastelière (même rue), - la tour Saint-James, qui protégeait la porte Jacquet - une tour qui défendait la porte Baudrière, - une autre, appelée par M. de la Bigne tour Blanche ou de Rohan, près de l'angle nord-ouest du pont de Nemours, séparée du rempart par le fossé[5], - et sans doute aussi les tours de la porte Aivière.

Telle était l'enceinte de la ville lors du siège de 1356, soutenu victorieusement contre les Anglais par Bertrand du Guesclin, Guillaume de Penhoët et Bertrand de Saint-Gilles.

RUES. - Si l'on observe le plan de Rennes de Hévin (vers 1685) sur lequel sont tracées les trois enceintes successives de la ville, on voit que la

  1. Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie, I, 134. - Hippolyte Vatar, par le même, p.67.
  2. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, V, 559.
  3. Itinéraire de Bretagne, par Dubuisson-Aubenay ; Archives de Bretagne, IX, 11. Plan de Hévin de 1685
  4. Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie, III, 552, 553. - Histoire de Rennes, par Marteville, II, 175.
  5. Histoire de Rennes, par Marteville, II, 173. - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes, par Toulmouche, p. 203 et 215.