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romain, découvert par lui et construit on pierres et on briques à rebords[1]. Ce mur, relevé dans la rue de juillet, décrivait de nombreux zigzags, passait dans la rue d'Echange entre l'hôpital militaire et l’église du Vieux Saint-Etienne, puis à l'ouest de l'Institution Saint-Martin (n° 31, rue d'Antrain), à l'ouest et au nord de l'ancienne église Saint-Martin (n° 4, rue Saint-Martin), et disparaissait près du moulin du même nom[2]. Il est reconnu aujourd'hui que cette muraille ne pouvait être un mur d'enceinte et on est porté à y voir la base d'un aqueduc ; M. Ramé y a même observé par endroits les vestiges d'un canal intérieur en briques et en ciment rose[3].

III. — Rennes du Ve au XVe siècle.

On ne sait pas au juste à quelle époque la ville de Rennes fut évangélisée. Un religieux du couvent Bonne-Nouvelle, le P. du Paz, trouva au commencement du XVIIe siècle, dans les archives de la Cathédrale, un manuscrit ancien, dit-il, renfermant une liste des premiers évêques de Rennes et donnant comme évangélisateur et premier évêque de notre ville Saint-Maximin, contemporain de J-C.

Cette tradition toutefois n'est appuyée sur aucune preuve historique et ne peut guère être admise. Le premier évêque connu d'une façon certaine est Athenius ou Arthemius, qui assista en 461 au Concile de Tours, ou peut-être Febediolus, qui aurait souscrit par procureur à celui de Fréjus vers 439 ; mais il est possible qu'il y ait eu auparavant des évêques à Rennes. Il se peut même que la religion chrétienne ait été prêchée beaucoup plus tôt dans la ville, sans qu'il en soit résulté la création d'un siège épiscopal durable[4].

Depuis la fin du Ve siècle jusqu'au milieu du IXe, le pays de Rennes a constitué une marche sous la domination des rois franks ; la ville ne devint définitivement bretonne qu'à cette dernière époque. Nominoë, après s'en être emparé en 850, pratiqua de grandes brèches en plusieurs endroits de ses murs pour empêcher les Franks de s'y fortifier de nouveau. Les Bretons, affermis peu après dans la possession de la ville, réparèrent ces brèches d'après le système romain, mais avec une perfection beaucoup moins grande : leurs restaurations ont été retrouvées dans le sous-sol du Bazar Parisien, près de l’escalier du Cartage et sous le n° 30 du quai

  1. Histoire de Rennes, par Marteville, II, 9.
  2. Plan de Rennes de 1775
  3. Procès-verbaux de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, de 1844 à 1858, p. 166.
  4. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, I, 27 et s., 41, 46. - Histoire de Bretagne, par A. de la Borderie, I, 138.