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nous parlerons dans un instant, aussi a-t-il complètement perdu son aspect primitif et la plupart de ses rues sont-elles de création récente.


V. - Rennes pendant la deuxième moitié du XVe siècle (3e enceinte).

Une troisième enceinte fut commencée en 1449 par le duc François Ier[1] ; elle était rendue nécessaire par l'accroissement de la population dû principalement encore à l'arrivée de nombreux artisans normands[2]. Cette enceinte engloba les quartiers situés au sud de la Vilaine, qui furent appelés Nouvelle ville[3]. On y travailla lentement parce que l'argent manquait et que des talus palissadés, probablement les Fossé à Gahier, mettaient déjà ces quartiers à l'abri d'un coup de main[4].

PÉRIMÈTRE. - L'enceinte nouvelle se soudait à la précédente à la tour de la Harpe (angle des rues Gambetta et Kléber), traversait la Vilaine aux Arches Saint-Georges (Pont Saint-Georges), longeait l'avenue Janvier jusqu'au boulevard de la Liberté, puis elle suivait tout ce boulevard et le côté est de la place de Bretagne, et repassait la rivière aux Arches de Vilaine ou Arches Saint-Yves (en amont du pont de la Tour-d'Auvergne), pour rejoindre la tour du Fourgon.

PORTES ET TOURS. - On y voyait la tour de la Lavanderie, des Arches ou de Luxembourg (au sud-est du pont Saint-Georges), la tour du Magasin, de la Munition, de Gaye ou du Bardeau (à l'angle sud de l'avenue Janvier et de la rue Duhamel), la porte de Villeblanche ou porte Blanche avec ses deux tours (à l'est de la rue Saint-Thomas), la tour Meslin ou Huguet (devant le n° 9 du boulevard de la Liberté), la tour aux Beslon ou Notre-Dame ou des Carmes (devant le n° 12 du même boulevard), la porte des Toussaints, flanquée de deux tours (au sud de la place de la Halle Centrale), la tour de l'Escrime (à l'angle nord-ouestdu boulevard de la Liberté), la porte du Champ-Dolent avec une tour (à l'ouest de la rue Poullain-Duparc) et la tour Saint-Yves, dans un îlot sur la Vilaine (vers l'angle nord-est de la place de Bretagne)

Une porte fut percée vers 1738 à l'est de la rue des Francs-Bourgeois[5].

Après la construction de la troisième enceinte, les portes Saint-

  1. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, V, 559.
  2. Histoire de Rennes, par Marteville, II, 184.
  3. Ibid.
  4. Ibid., I, 132 et II, 184.
  5. Arch. dép., Saint-Georges, H. 60.