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Germain et de Vilaine, ainsi que les tours bordant la rivière, furent abandonnées comme défenses.

La seule trace qui subsiste de cette enceinte consiste en un jambage de la porte du boulevard de Toussaints, dans la rue Gerbier ; on peut voir aussi quelques vestiges des anciennes douves au N° 33 à 39 du boulevard de la Liberté.

RUES. - Les principales voies de la Nouvelle Villes étaient les suivantes :

  1. Les rues du Champ-Dolent, de la Basse-Parcheminerie, Vasselot et Saint-Thomas ;
  2. La rue du Pré-Botté ;
  3. La rue de Toussaints (rue Jules Simon, place de la Halle-Centrale et partie sud de la rue de Nemours) ;
  4. La rue Chalande (rue Chalais) ;
  5. La rue Saint-Germain (rue du Lycée).

Le duc François II projeta en 1486 d'élever une quatrième enceinte qui aurait englobé les moulins de Saint-Martin, la Barre Saint-Just (rue de Fougères) et l'abbaye de Saint-Melaine, mais ce projet ne fut pas exécuté[1].

Rennes était dès lors une ville importante ; voici ce qu'en disait, dans la deuxième moitié du XVIe siècle, le célèbre historien breton Bertrand d'Argentré : « Cette ville est la plus grande d'estendüe et habitation que nulle autre de Bretagne, contenant de circuit par sus ses murs 3.450 marches contenant chacune 2 pieds et demy... (2.875 mètres). Cette ville est de tous hommes de guerre jugée forte, et en très bonne assiette, pour estre bien deffendüe, ayant forte muraille, ramparts et grosses tours, avec les fossez grands et profonds, en sorte que pour le regard d'iceux, il y a peu de ville en France qui la secondent  »[2]. D'Argentré vantait l'étendue et la force défensive de la ville, mais il restait muet sur son esthétique : nous verrons dans un instant que son silence sur ce point était justifié.

Après la construction de la troisième enceinte, c'est-à-dire à la fin du XVe siècle, la ville avait déjà à peu près le même aspect qu'à la veille de l'incendie de 1720. Le cours sinueux de la Vilaine la coupait en deux parties, après avoir décrit deux grandes courbes vers le sud, l'une en forme de demi-cercle sous le Palais des Musées, l'autre beaucoup plus ouverte sous le Palais du Commerce. Deux ponts réunissaient les deux rives : le pont de l'Isle, de Vilaine ou de la Poissonnerie, au milieu du quai

  1. Recueil historique sur la Ville de Rennes par Gilles de Languedoc, p. 21, Bibl. de Rennes, ms. - Description de la Bretagne, par le président de Robien, p. 77, Bibl. de Rennes, ms. - Arch. dép. Intendance, C. 288. - Histoire de Rennes, par Marteville, I, 143, et II, 188. Arch. mun. Comptes des Miseurs de 1503, f° 1, v°.
  2. Histoire de Bretagne, par Argentré, p. 28.