Page:Le vieux Rennes.pdf/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Duguay-Trouin, et le pont Saint-Germain, au bas de la place de ce nom. - Un troisième, le Pont-Neuf fut construit en 1612, exactement sur l'emplacement de la statue Le Bastard, devant le Palais du Commerce ; un quatrième enfin, le pont de Chaulnes, fut jeté à la fin du XVIIe siècle, sous l'administration du duc de Chaulnes, à quelques mètres en aval du pont de la Tour-d'Auvergne.

VI. - Rennes à l'époque moderne.

Les fortifications furent réparées et modernisées pendant les guerres de la Ligue[1], mais Henri IV les fit démanteler en partie en 1602, et les particuliers ne tardèrent pas à envahir les murs pour y construire des maisons et agrandir leurs enclos[2] ; on y établit même des promenades publiques. Enfin, le roi Louis XVI permit en 1783 d'abattre les tours[3], et aujourd'hui il ne reste à peu près rien de l'enceinte qui avait fait pendant plusieurs siècles l'orgueil et la sécurité de la ville.

S'il est permis de regretter la disparition de ces souvenirs pittoresques du passé, il faut reconnaître néanmoins que les vieux murs étaient devenus un véritable danger public, tant à cause de l'état de ruine où on les avait laissés tomber qu'à cause des rendez-vous que ce donnaient les gens sans aveu. Nous mentionnerons plusieurs fois, au cours de ces notes, les plaintes des habitants des maisons voisines ; pour le moment, nous nous contenterons de citer la requête adressée à a Communauté de ville le 20 août 1781 par un sieur Loisel, qui habitait le côté est de la place de Bretagne actuelle. « Les murs de la ville, y lit-on, qui jadis destinés à sa sûreté en étoient aussi devenus l'agrément par les promenades commodes dont il s'embloient l'embellir, n'offrent plus depuis 30 ans que des regrets à ceux qui en ont joui ou des dangers aux citoyens qui voudroient encore le faire. Leur ruine, effet ordinaire de la vétusté et du manque d'entretien, a encore été hâtée par une troupe de vagabonds et de malfaiteurs dont l'impunité sembla d'abord autoriser la licence et les excès. Ce qui devoit servir au délassement des honnestes gens étoit devenus le théâtre de toute sorte de crimes et de prostitutions ; on fut obligé pour en arrêter le cours de couper les communications, d'abattre des escaliers ou d'élever des murailles... »[4].

INCENDIE DE 1720. - Pendant la nuit du 21 au 22 décembre 1720, éclata

  1. Arch. mun. 136.
  2. Histoire de rue, par Marteville, II, 189.
  3. Arch. mun. 148.
  4. Arc. mun. 144.