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s'appelait, jusqu'en 1898, ruelle des Bas-Chemins. Le terroir de ce nom est cité en 1577[1].

La maison des Bas-Chemins se voit à 150 mètres environ de son extrémité est, à l'angle d'un chemin qui descend vers la Vilaine ; elle est sans intérêt.

RUE ANGE-BLAISE (Canton S.-E.).

Cette rue nouvelle a reçu en 1888 le nom d'un préfet d'Ille-et-Vilaine de 1870 à 1871.

Ancien Manoir de Villeneuve[2]. - L'ancien manoir de Villeuneuve remplacé aujourd'hui par une simple maison de campagne, se trouve à 100 mètres environ au sud de la rue et au nord-est de la nouvelle prison départementale.

La plupart des lieux appelés Villeneuve ou Bourgneuf ont une origine fort ancienne, souvent même gallo-romaine, et avoisinent fréquemment une voie romaine. On ne peut attribuer avec certitude à celui-ci une antiquité aussi reculée, bien qu'il soit à proximité de la voie romaine de Rennes à Nantes, mais il existait tout au moins au XIe siècle[3], car il fut donné en 1040 à l'abbaye de Saint-Georges sous le nom de Villa-Nova[4].

Il devint plus tard un manoir et se composait au commencement du XVIe siècle d'un corps de bâtiment avec porte et arc brisé et grandes fenêtres à croisées ; son toit était coupé par des gerbières aiguës ornées de choux frisés et d'écussons. Au-devant du manoir s'étendait une cour avec un colombier, on y entrait par un grand et large portail en arc brisé flanqué à gauche d'un portillon analogue ; devant la cour était une allée de chênes. On voyait par derrière un jardin entouré de douves.

Villeneuve présentait encore le même aspect en 1834, mais il ne reste plus aujourd'hui qu'une partie des douves du jardin. Une construction nouvelle a remplacé l'ancien manoir.

Au commencement su XIXe siècle, le château était connu, on ne sait pourquoi, sous le nom de la Chancellerie.

Nous avons dit qu'après avoir appartenu à l'abbaye de Saint-Georges, Villeneuve était passé entre des mains laïques ; il était au commencement du XVe siècle aux Guéheneuc, qui le vendirent en 1500 à Jeanne Bourgneuf.

  1. Arch. dép., Saint-Georges, H. 141.
  2. Bulletin de la Société Archéol. d'Ille-et-Vilaine, XVIII, p. 33 et suiv., chanoine Guillotin de Corson. Croquis.
  3. Pouillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, V, 595.
  4. Cartulaire de Saint-Georges, par P. de la Bigne, p. 107.