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veuve de Jean Thierry de la Prévalaye. Il passa ensuite par alliance aux des Déserts, qui le possédaient en 1513 et en 1539, puis aux d'Espinay au milieu du même siècle, puis aux de la Lande de Téhillac. Vendu par ceux-ci aux de Luxembourg en 1585, puis aux Monneraye en 1624, il passa par alliance en 1657 aux Malescot des Hayes, et en 1771 aux de Trogoff qui le conservèrent jusqu'en 1827. En 1674, les Malescot ne possédaient que la moitié du manoir et du portail[1].

D‘après une tradition, Bertrand du Guesclin aurait habité le manoir de Villeneuve, mais cette tradition n'est confirmée par aucune preuve ; on voit, au contraire, quelle confusion a pu lui donner naissance. Un Guéheneuc, seigneur de Villeneuve, après avoir épousé une de Beaucé, avait fait peindre sur une verrière de l'ancienne église de Toussaints ses armoiries, parties de celles de sa femme. Or ces dernières présentent une grande analogie avec celles du célèbre connétable, et celle analogie a suffi, sans doute, pour accréditer l'erreur.

Vers la fin du XVe siècle, la seigneurie de Villeneuve fut divisée, probablement par suite d'une vente ; le Grand Villeneuve resta entre les mains de ses anciens propriétaires, et le Petit Villeneuve, qui joignait la barrière de la Magdeleine sur la rue de Nantes, passa entre les mains des du Bouays.

Le Petit Villeneuve se composait simplement au XVIIe d'un rez-de-chaussée et d'un étage, ayant chacun deux pièces. Il appartenait en 1650 aux Monneraye, puis aux Aulnette, et en 1682 aux Malescot qui l'avaient réuni au Grand Villeuneuve.

La foire de la Madeleine se tenait autrefois dans les pièces de terre des Closeaux, de la Teillais du Pré-André, dépendant de Villeneuve (voir place du Champ-Jacquet).

La seigneurie de Villeneuve possédait deux enfeus dans l'église de Toussaints, l'un dans le sanctuaire, l'autre devant l'autel de la Vierge ; elle y avait aussi « deux bancs à queue armoyés d'un écusson à trois croisilles, » armes de la famille des Déserts[2].

RUE D'ANTRAIN (Cantons N.-E. et N.-O.)

La rue d'Antrain, citée dès 1403[3], s'appelait jusqu'en 1792 rue de la Reverdiais, du nom d'une maison de plaisance située vers le n° 50 « sur » le pavé et chemin par où l'on va de la porte aux Foulons à Saint-

  1. Arch. dép., Chapitre de Rennes, G. 175.
  2. Communication de M. Gobaille.
  3. Arch. dép., Saint-Melaine, H, S. - Chapitre de Rennes, G, 176, 1er vol., p. 57, v°.