Page:Le vieux Rennes.pdf/53

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La rue d'Antrain, au moins en cet endroit, était fort mal entretenue au XVIIIe siècle ; les Petites Ursulines se plaignirent, en effet, à la Communauté de Ville « du défaut de pavage sur la rue et à l'entrée de leur maison, à vis leur grande porte, qui est presque inaccessible, non seullement aux gens de pied, mais encore aux chevaux chargés et charettes qui doivent passer par cet endroit. Dieu même est offensé par les chartiers et voituriers qui sont obligés d'y passés par les serments exécrables qu'on leur entend proférer avec indignation »[1].

N° 37. L'ancienne auberge de la Tête-Noire est citée en 1785[2]. Elle présentait une croisée de bois à l'une des fenêtres du rez-de-chaussée. Le toit était élevé et surmonté d'une sorte de lanterne carrée entièrement recouverte d'ardoises.

Entre le n° 57 et le couvent de l'Adoration se trouvait la plus ancienne faïencerie rennaise, fondée en 1748 et supprimée en 1887 ; ses bâtiments ont été démolis en 1900[3]. La seconde faïencerie était dans la rue de Paris.

On voyait aussi dans le faubourg, à un endroit que nous ne pouvons préciser, une maison « où pendait pour enseigne l'Image Saint-Laurent » ; cette maison est citée en 1594[4] et en 1756[5].

Nos 61 et 63. Couvent de l'Adoration. - Les États de Bretagne fondèrent en 1778 une maison d'éducation pour les jeunes filles nobles et sans fortune de la province, à l'exemple de l'abbé de Kergu, qui avait élevé l'école des Gentilshommes, Mgr Bareau de Girac, évêque de Rennes, acheta alors les hôtels des Demoiselles ou de l'Enfant-Jésus. L'hôtel de Kerynan appartenait aux Dautruy au milieu du XVIIe siècle[6], puis aux le Chevalier de la Besneraye[7], et aux d'Andigné de la Chasse[8]. L'Hôtel des Croix, appelé précédemment le Colombier[9], à cause d'une fuie qu'il possédait[10], était en 1646 aux Bourgonnière[11] ; il passa ensuite aux Beschart, qui le transmirent par alliance vers la fin du XVIIe siècle aux Visdelou de la Villethéard ; ceux-ci le vendirent en 1710 à Jean Bruneau, échevin de Rennes, qui le revendit pour la communauté de l'Enfant-Jésus[12]

  1. Arch. dép., Ursulines, H, 90.
  2. Arch. dép., Intendance , C, 335.
  3. Bulletin de la Société Archéol. d'Ille-et-Vilaine, XXIX, p. 19 et suiv., L. Decombe.
  4. Arch. dép., Saint-Melaine, H, 21.
  5. Communication du marquis de Bellevüe.
  6. Arch. dép., Réformation du domaine de Rennes de 1646, f° 71, v°.
  7. Arch. dép., Min. d'Aubrée, notaire à Rennes, 16 janvier 1673.
  8. Arch. dép., Min. de Sohier, 7 mai 1755.
  9. Arch. dép., Saint-Melaine, H, 9.
  10. Arch. dép., Min. de Deschamps, 1er 1710.
  11. Arch. dép., Réformation du domaine de Rennes de 1646, f° 72, r°.
  12. Arch. dép., Saint-Melaine, H, 9.