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Il se trouvait au nord de l'enclos actuel, son jardin touchait la ruelle du moulin de Saint-Martin. - Sécularisés pendant la Révolution, les locaux sont devenus en 1820 le couvent de l'Adoration[1].

Le mur qui borde la rue est percé d'une grande porte cochère en plein cintre, accostée à gauche d'un portillon également cintré ; on voit à droite et à gauche de cette porte deux pierres armoriées. Celle de gauche figure un écusson en losange qu‘un épais badigeon rend absolument illisible ; il est orné d'une guirlande de fleurs soutenue aux angles supérieurs de la pierre par deux rosaces et retombant en chutes de chaque côté. Celle de droite porte les armes de Mgr Bareau de Girac : Ecartelé au 1 d'argent à la fasce de gueules ; au 2 d'argent à la tour de sable ; au 3 de gueules au lion d'argent ; au 4 d'azur à la fasce d'or, accompagnée en pointe d'une étoile de même, au chef endenté aussi de même ; au sur-le-tout d'or au chevron de gueules, accompagné de 3 croissants de même. L'écusson est en accolade et posé sur un cartouche, il est timbré d'une couronne qui semble ducale et d'un chapeau épiscopal à quatre rangées de houppes ; ses angles supérieurs supportent une mitre et une crosse.

Ce portail donnait accès à une cour bordée au sud-est par un bâtiment servant de boulangerie et d'infirmerie. Au nord de la cour se trouvent deux constructions aspectées sur la rue : c'est tout ce qui reste de l'ancien établissement. La plus au nord, avec un toit à la Mansard, n'est antérieure que de quelques années à la Révolution ; elle comprenait au rez-de-chaussée un réfectoire, une salle de dépense, une apothicairerie et un garde-manger, et aux étages supérieurs des dortoirs et une infirmerie.

A l'ouest de la cour s'étendaient un grand jardin et un verger. L'allée centrale du jardin possédait « un grand bâtis en treillages et charpente formant berceau ». Une chapelle s'élevait à l'angle nord-ouest du jardin ; elle avait trente-trois pieds sur quatorze, et était percée d'une porte vitrée à l'est et de deux fenêtres au sud et au nord[2].

N° 77. Maison du Petit Pré Saint-Melaine. - Cette maison, citée dès 1563[3], appartenait aux Bruneau en 1707[4].

N° 81. Maison du Petit Breil ou du Petit Breil Saint-Melaine, ou de l'Allée-Verte. — Elle possède une porte cochère cintrée, ses jardins descendent jusqu'à l'Ille ; c'est de ce côté que se trouve la principale façade. Un voyait dans son jardin un cabinet et une « allée de charmille, le long de la rivière jusqu'au moulin de Saint-Martin ». Elle appartenait aux

  1. puillé de Rennes, par le chanoine Guillotin de Corson, III, 451 et 626.
  2. Communication du couvent de l'Adoration.
  3. Arch. dép., Saint-Melaine, H, 70.
  4. Ibid., 2, p. 315.