Page:Le vieux Rennes.pdf/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cintre ; au-dessus de la porte se voyait une niche également cintrée, surmontée d'un fronton arrondi et accostée de deux consoles renversée ; deux autres niches plus petites et sans sculptures flanquaient la niche centrale et abritaient deux statuettes en terre cuite très mutilées. Le sommet du pignon était percé d'un oeil-de-boeuf circulaire. – Les faces nord et sud possédaient chacune une grande fenêtre cintrée sans meneaux ; on voyait en outre, sur la face nord, une petite niche à cul-de-lampe mouluré. – La toiture était élevée et surmontée vers le centre d'un petit campanile en ardoises.

A l'intérieur, la voûte se composait d'un lambris de bois en anse de panier, recouvert de peintures du style Louis XIV : ses tirants étaient également peints. Le retable était du même style et orné de deux colonnes ioniques en bois, avec deux pilastres à ses extrémités ; entre les colonnes et les pilastres tombaient deux chutes dorées, formées de différents objets religieux reliés entre eux par des rubans : à gauche, une mitre, une crosse, des chandeliers et une lampe d'autel ; – à droite, une croix, un calice, un ostensoir, un goupillon, une burette et deux encensoirs. Deux grandes statues peintes reposaient près de l'autel sur des consoles à têtes d'anges ; celle de gauche figurait saint Charles Borromée en costume de cardinal ; celle de droite représentait un évêque.

On a trouvé sous le sol de la chapelle, en la démolissant, à un mètre environ de profondeur et adossé à son mur nord, un cercueil en plomb contenant lui-même un deuxième cercueil également en plomb ; ils étaient remplis l'un et l'autre d'ossements humains placés sans ordre et provenant de plusieurs corps différents ; leurs couvercles étaient en forme de toit.

N° 22. Ancienne hôtellerie de la Croix-Vitré. – Cette maison est signalée dès 1594[1].

N° 42. Emplacement de l'ancienne maison de la Verrerie, qui existait en 1781[2].

Vers le n° 50 se trouvait la maison de la Reverdiais, qui avait donné à la rue son premier nom[3] ; elle appartenait en 1551 aux du Boisgeslin[4].

On voyait enfin au XVIIIe siècle, du même côté de la rue, l'hôtellerie des Trois-Rois[5] et la maison des Trois-Empereurs[6], qui ne formaient peut-être qu'une même maison sous deux dénominations légèrement différentes.

  1. Arch. dép., Réformation du domaine de Rennes de 1646, f° 454, r°. - Dominicains, H, 14 et 21. - Carmélites, H, 26.
  2. Arch. dép., Saint-Melaine, H, 5, Plan.
  3. Arch. dép., Carmélites, H, 23.
  4. Arch. dép., Cordeliers, H, 13.
  5. Arch. dép., Arch. dép., Carmélites, H, 28. - Minutes de Deschamps, notaire à Rennes, 18 oct. 1711. - I, Q, 7.
  6. Communication du marquis de Bellevüe.