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LE VOL SANS BATTEMENT

N’est-ce point d’une clarté absolue ? En outre, pour que le lecteur n’ait point de doute, Mouillard précise sa démonstration, en l’appuyant de croquis explicatifs. Parmi les illustrations, d’après les esquisses de l’auteur, qui ornent l’article, il en est une, tout à fait frappante, qui n’a pas pu échapper.

Tout lecteur du Cosmopolitan au courant des recherches d’aviation s’y sera particulièrement arrêté. C’est celle qui représente un vautour qui décrit un cercle. L’aile gauchie y est visible d’une façon très nette.

Il est véritablement déplorable qu’aucun des deux articles américains dont nous venons de parler, articles qui annonçaient Le Vol sans battement et en analysaient les points essentiels, n’ait été relevé et compris par un chercheur français. S’il en avait été autrement, l’Amérique aurait-elle été la première à appliquer à l’aéroplane le principe du gauchissement que Mouillard avait découvert en regardant voler les oiseaux ?

Nous avons dit que l’ouvrage « Le Vol sans battement » était fini d’écrire en 1891. Il est possible que, dans les deux années qui suivirent, Mouillard ait eu à en mettre définitivement au point quelques passages, bien qu’il eût trouvé, dès 1890, les principes nouveaux de la direction horizontale, exprimés dans la lettre à Chanute du 20 novembre.

Quoi qu’il en soit, c’est au plus tard dans les premiers mois de 1894 — pensons-nous — (époque de l’article du Cosmopolitan), que Mouillard fit une copie définitive de son manuscrit et l’envoya à son correspondant d’Amérique. Cette copie fut écrite pour ainsi dire d’un seul trait, l’écriture en fait foi. Elle court fine et abso-