Page:Le vol sans battement.pdf/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

Sont-ce de patients expérimentateurs, d’ingénieux metteurs au point ? Ont-ils mis en œuvre, perfectionné et rendu pratiques des dispositifs trouvés par les chercheurs passés ? Ont-ils imaginé des applications nouvelles de principes anciens ? Ou bien sont-ce des hommes exceptionnels, auxquels un cri du génie a donné la solution inattendue ?

La presse des deux Mondes, qui ne connaissait pas le Vol sans battement, a donné la réponse à ces interrogations : les frères Wright avaient résolu le problème du vol dans les airs, grâce à l’application d’un principe nouveau, le gauchissement des ailes, création propre de leur génie.


Peut-être apprendra-t-on avec surprise qu’au moment même où cette grande nouvelle commençait à se répandre dans l’admiration universelle, Octave Chanute lit quelques démarches particulières pour entrer à tout prix en possession des papiers que nous publions aujourd’hui.

En avril 1903, Octave Chanute s’étant procuré l’adresse de Madame Teillart (née Adèle Mouillard), sœur de l’auteur de l’Empire de l’Air, vint la voir à Paris. Il lui demanda en quelles mains étaient tombés les papiers laissés par son frère aîné.

Madame Teillart, ne comprenant pas de quels papiers il pouvait être question, conseilla à M. Chanute de s’adresser à son gendre, M. Louis Camoin à Nice, chez lequel Mouillard avait été jadis employé.

M. Chanute rendit visite à M. et Mme Camoin, à la villa « les Délices » à Cimiez. Il leur demanda s’ils avaient en leur possession des manuscrits d’aviation laissés par Louis Mouillard.

D’abord surpris par la question, M. et Madame Ca-