Page:Le vol sans battement.pdf/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
LE VOL SANS BATTEMENT

moin répondirent évasivement. Ne comprenant pas tout d’abord la cause de cette réserve, M. Chanute n’hésita pas à proposer aussitôt à ses interlocuteurs de conclure un marché dont seraient l’objet les papiers demandés. Sur cette offre Madame Camoin dut apprendre à Octave Chanute que sa famille, ayant renoncé à la succession de Mouillard, ignorait absolument quels papiers l’auteur de l’Empire de l’Air avait pu laisser.

La présence des papiers de Mouillard au Consulat de France au Caire, jusqu’en 1910, prouve surabondamment que, si Chanute poursuivit plus loin ses recherches, elles n’aboutirent pas.

On s’explique facilement quel intérêt Chanute pouvait attacher au manuscrit du Vol sans battement, à un moment où les idées que cet ouvrage lui avaient apportées se trouvaient, par la progression naturelle des perfectionnements mécaniques, appliquées d’une manière pratique.

Quel parti Octave Chanute aurait-il tiré des papiers inédits de Mouillard, si ses effort pour en devenir possesseur avaient été couronnés de succès ? Il est assez difficile de se l’imaginer. On veut espérer qu’il en aurait provoqué la publication.

On remarquera toutefois avec regret que, dès que certaines idées nouvelles apportées par Mouillard eurent trouvé leur application à l’aviation — et le gauchissement est de celles-là, ainsi que la liaison du gauchissement et du gouvernail vertical —, l’homme qui aurait été en mesure de faire connaître aussitôt dans quel cerveau ces idées étaient nées ne crut pas utile de fixer ce point d’histoire.

Peut-être n’en prévoyait-il pas l’importance ?

Elle lui apparut plus tard. Lorsqu’eurent lieu les expériences du camp d’Auvours, quand toutes les recherches d’aviation semblèrent tourner autour de ce principe