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ÉTUDES D’OISEAUX

blème. Pour eux, le vol du voilier est généralement envisagé par vent 0 : première erreur. Par le calme ce vol n’existe pas. Puis, seconde faute, ils considèrent toujours le courant aérien comme une forme régulière, et cela, mus qu’ils sont par le désir qu’ils éprouvent de trouver des valeurs à leurs formules.

Je l’ai déjà dit bien des fois, le vent régulier est inconnu sur notre terre. Assurez-vous en, et une fois édifiés, développez le problème, qui de simple devient infiniment trop compliqué pour que les mathématiques puissent le suivre.

Enfin arrivent les manœuvres de l’oiseau.

Là encore cette tendance de tout synthétiser fait commettre des erreurs à celui qui veut réduire et expliquer en une formule ce problème extra complexe. Généralement on est porté à étudier l’aéroplane comme une surface absolument immuable au point de vue de l’étendue et de l’équilibre. Pour l’intelligence, à première vue, le raisonnement porte sur des données fixes : surface invariable, équilibre parfait, mais toujours le même ; donc faculté de translation exactement pareille à elle-même dans tous les cas du vol.

Nous avons déjà vu que l’aéroplane oiseau est infiniment moins simple que cela. Il est variable depuis le vol en arrière jusqu’aux ailes pliées en plein repos ; ceci énonce d’un seul coup toutes les manœuvres possibles.

Réduire en formules toutes ces variantes d’équilibre, de surface, de vitesse irrégulière du vent ou de l’oiseau est exactement s’attaquer à l’impossible. C’est vouloir formuler la vie.

Nous voyons donc que ce problème par ses apports nombreux, s’éloigne absolument du mouvement perpétuel et de tous les problèmes similaires dans lesquels une force fixe agit sur elle-même en se décomposant ; nous nous trouvons, au contraire, en face du cas d’un