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ÉTUDES D’OISEAU

de mètres : admettons le double ou le triple pour le percnoptère nous sommes encore bien loin de la puissance de vue que les vautours doivent avoir pour distinguer un bœuf ou un cheval mort, du haut de l’atmosphère où ils se tiennent, quand ils étudient une contrée.

La hauteur à laquelle ils stationnent ne peut pas être précisée rigoureusement, cependant on peut dire que cette altitude est telle qu’ils sont parfaitement invisibles de la terre. Souvent, j’en ai distingué au zénith qui étaient déjà en descente, avec une lunette de cinq centimètres de diamètre.

D’où venaient-ils de quelle hauteur descendaient-ils ? J’estime qu’on ne peut pas dire moins de cinq kilomètres et plus, car cette lunette les découvre très facilement à quatre mille mètres de distance horizontale.

Mais ce qui doit surtout décider les petits oiseaux à suivre les grands, c’est la croyance fermement établie qu’ils ont que leurs gros congénères ont un mot d’ordre qui les relie entre eux ; c’est la persuasion chez eux bien arrêtée qu’ils ont une langue particulière, qui leur indique à des distances défiant tous les regards la présence d’un repas. Ces petits rapaces ont vu bien des fois leurs grands amis se diriger sans hésitation pendant des lieues sans nombre, vers un point précis hors de tout champ de vision, et arriver au résultat, c’est-à-dire au repas abondant et d’un abord facile.

Ce fait, souvent reproduit ou pour mieux dire ponctuellement répété, a transformé pour eux le grand vautour en un oracle qui ne se trompe jamais. Ils le suivent de confiance comme on suit le Maître. Ils règlent leur allure sur la sienne, l’accompagnent, étant toujours certains d’avoir quelques débris à ingurgiter, pour les récompenser de leur longue course.

Les petits rapaces ne semblent pas avoir saisi com-