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ÉTUDES D’OISEAUX

Dans cette lutte contre la résistance des matériaux la difficulté a été tournée par la Nature, avec la grandeur qui distingue toujours les œuvres de la maîtresse de toutes choses : l’os devient trop faible pour supporter le battement : elle supprime le battement, et le vol est cependant conservé dans sa plus grande ampleur.

Donc un vol qui existe, c’est un fait qu’on doit reconnaître et étudier, à moins qu’on ne veuille systématiquement nier ce qui existe.

Je n’insiste ainsi que pour convaincre ceux qui ne pourront jamais voir ce chef-d’œuvre de l’aviation, pour bien leur faire comprendre que nous n’avons pas affaire, comme on a essayé de le prétendre, à un problème qu’il faut restreindre parce qu’il est mal digéré. On a été jusqu’à vouloir nier l’économie du vol à la voile. J’insiste donc et j’assure qu’il faut absolument admettre comme un fait, qu’on peut voir démontré chaque jour, que ce volateur, par un vent minima de moins de 5 mètres de vitesse à la seconde, peut produire une ascension de 1.000 mètres de hauteur en reculant seulement de 1.000 mètres, et que, de cette altitude, prenant sa course rectiligne, contre le courant d’air, il pourra, par ce faible vent, sans employer d’autre force que l’action de l’attraction sur sa masse, atteindre le sol à 10 kilomètres au vent. Si maintenant nous l’autorisons à user de toutes ses ressources, par ce vent de 5 mètres en moyenne, mais irrégulier comme tout vent sur notre globe, ce n’est pas alors à 10 kilomètres qu’il atterrira, c’est au contraire une course indéfinie contre le vent, et produite plus rapidement que ne peut le faire aucun oiseau. Pur un vent de 10 mètres, vent moyen, le vautour peut aller contre le vent en s’élevant.

Je sais bien que ce que j’énonce-là troublera beaucoup d’entendements.