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GOÉLANDS ET MOUETTES


Ava. 14 octobre 1882.

Ces oiseaux sont les vautours de la mer ; ce sont eux qui sont chargés d’assainir ses ondes. Tout ce qui peut être assimilé par un estomac qui est bien autrement actif que celui d’une autruche est enlevé et digéré. Mais quelle différence de construction entre les vulturidés et les larus, deux familles d’oiseaux chargées du même rôle ! Les nettoyeurs de la mer, par suite de l’immense étendue de cette plaine liquide qu’ils habitent, ont affaire constamment à des vents impétueux, ces courants d’air rapides demandent pour pouvoir être pénétrés utilement une construction spéciale, aussi ont-ils tous les ailes étroites et longues afin d’éviter le traînement. Les autres, les vautours de la montagne, qui habitent des pays où l’air est coupé par chaque élévation, ont les ailes amples et larges afin de pouvoir utiliser le moindre souffle de la brise.

Ils sont remarquablement bien organisés ces oiseaux du désert marin. Quelle simplicité dans la construction !

Leurs plumes sont rigides, leurs formes d’une coupe superbe sont naïves et toutes d’une pièce. Chez eux, pas d’ornement, pas de franfreluches, d’aigrettes, etc… qui seraient emportés à la première tourmente. Tout est robuste chez ces oiseaux et cependant gracieux ; leur vol cadencé est surtout étrange. On le regarde, on le