Page:Le vol sans battement.pdf/236

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
228
LE VOL SANS BATTEMENT

Généralement, dans toute conception, on procède du compliqué au simple. Pour mon compte, j’ai fait comme tout le monde. Mes premiers aéroplanes, premier, et deuxième essai, avaient l’aile en trois temps. Celui qui est dessiné à la page 250, n’en avait déjà plus que deux. Celui que je décrirai plus loin, a l’aile d’un seul morceau et possède cependant les deux directions il peut donc tout aussi bien fonctionner que les autres, malgré sa simplicité.

3° Enfin, il manque à l’aéroplane tel que je l’indique un monde de perfections, et surtout de savoir s’en servir, d’avoir la science du vol, l’accoutumance du vide : cet affreux vide qui paralyse toutes les facultées. Mais cependant, tel qu’il est, il peut produire de bons résultats, et cela, malgré sa gaucherie forcée, car nous ne lui ferons pas faire de tours de force ; malgré ses imperfections de glissement, sa puissante masse corrigera ce défaut et fera qu’il coulera dans l’air bien plus facilement que ne le fait le petit oiseau.

Il gagnera comme régularité d’évolution. Nul volateur n’approchera de l’ampleur d’allure de cet énorme aéroplane chargé de 80 kilog. Les manœuvres y seront lentes. Il sera lent à tourner, lent à monter, et lent à descendre ; mais quand un mouvement sera bien décidé, il faudra un temps très long pour le changer de direction. Il sera en somme la charge très amplifiée des grands planeurs.

Construisez donc, et surtout faites les essais dans de bonnes conditions. Puis persuadez-vous bien que c’est un exercice qu’on ne réussit pas du premier coup, aurait-on pour l’exécuter des ailes aussi perfectionnées que celles de l’oiseau.

L’être ailé parfaitement en plumes, au complet, mais qui est resté longtemps en cage, nous enseigne qu’il faut être entraîné pour bien voler.