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LE VOL SANS BATTEMENT

Les phénomènes aériens sont bien loin d’avoir été tous étudiés !

Il y aurait donc des instants, dans le vol, où l’aspiration existe réellement. Donc, essayez tout de même le ballon à couronne. J’ai entrevu quelque chose de curieux qu’il doit être intéressant d’étudier à fond.

Je sais qu’oser relater cet acte de vol est prêter le flanc à une critique bien dure. Je sais qu’il est de très bon genre de décider que telle question est une utopie et que telle autre est sensée, mais cela n’avance pas d’un pas l’étude de l’aspiration. Puis, si on n’avait osé passer par dessus beaucoup de ces questions jugées d’avance, est-ce que l’aviation elle-même serait née, car il n’y a pas encore longtemps elle était loin de faire prime ?

Je continue donc imperturbablement la recherche de l’aspiration, et je dis que, franchement, ce n’est pas tout ce que je pense : cette explication est loin d’être suffisante pour élucider le simple cas de l’oiseau qui avance immuablement, lentement, régulièrement contre le vent. Car il avance sans effort, qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas.

Laissons les ballons et essayons d’un autre ordre de raisonnement, car je veux l’expliquer.

Je suis allé trop loin dans la mécanique de l’avenir. L’aspiration est un fait généralement moins compliqué que le sujet que nous venons d’effleurer. Laissons les ballons qui sont inertes, adressons-nous aux aéroplanes qui sont plus maniables que les oiseaux et dont les évolutions sont plus faciles à analyser.

Appuyons-nous sur la loi de l’attraction sur les corps en mouvement exposée dans l’Empire de l’Air, page 210,

    mis à une force égale à la différence des pressions qu’il subit en avant et en arrière. Il ne tient pas compte des effets de l’inertie de l’oiseau immobile, ni de la force vive de l’oiseau en mouvement.