Page:Le vol sans battement.pdf/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
APPAREILS AÉRIENS

L’ascension du grand mât est le cliché régulier de tous leurs récits. Ce qui frappe surtout les observateurs sérieux c’est de voir cet oiseau, dans certains cas de marche contre le vent, avoir une vitesse si exactement égale à celle du bateau qu’ils semblent être immobiles. Ce serait d’après eux, à les prendre à la main si on avait le bras assez long.

Les mouettes et goélands fournissant cet exercice sont déjà bien intéressants ; quel spectacle doivent donc offrir ces énormes moutons du Cap dont certains exemplaires n’ont pas moins, à ce que l’on dit, de 4 mètres d’envergure

Maintenant si l’on songe que la largeur de l’aile, d’après les oiseaux empaillés, n’est que d’environ 0 m. 20, on voit qu’on se trouve en présence d’une construction tout à fait spéciale, malheureusement pour l’aviation presque inconnue et qu’il serait du plus grand intérêt d’étudier à fond.

C’est une proportion de 20 : 1, tournure absolument étrange qui ne se retrouve plus dans la création que dans la frégate, autre volateur qu’on n’a fait qu’entrevoir.

L’excès de vitesse emmagasiné est-il absolument nécessaire pour produire cet exercice étonnant ?

J’incline à penser que non et voici l’explication que je pourrais en donner. Quand un maître voilier à ailes étroites veut produire l’ascension du grand mât il ne prend aucun élan : du moins c’est ainsi que j’ai vu les goélands procéder, et leur maître l’albatros ne doit pas faire moins. Je dis donc qu’il n’y a pas d’élan pris et que cependant l’ascension s’exécute dans la perfection. Cette montée excessivement lente contre le vent permet, par sa longue durée, à quelque provision d’élancé qu’on puisse évoquer, de s’éteindre un bon nombre de fois, et cependant elle est exécutée. La pre-