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LE VOL SANS BATTEMENT

mière fois qu’on voit cet exercice c’est à brouiller tout raisonnement, à confondre toute intelligence. Je parle seulement du goéland que j’ai vu des jours entiers s’amuser à passer par dessus le navire. On voit cet oiseau, qui suit le vapeur à hauteur moyenne des misaines, s’élever avec une hauteur régulière, mettre au moins cinq minutes pour atteindre le sommet des mâts, dépasser peu à peu le bateau et aller le précéder, toujours lentement, puis revenir se ranger finalement à l’arrière avec les mouettes : position qui est excellente pour surveiller ce qu’on rejette du bateau.

Il faut absolument renoncer, dans ce cas, à mettre sur le compte d’une provision de vitesse emmagasinée cette ascension extraordinaire. Le temps employé est infiniment trop lent pour que l’inertie ne se soit épuisée, le vent est trop actif, la masse de l’oiseau est trop minime, malgré la perfection de sa coupe, pour pouvoir songer à trouver là une explication satisfaisante. Il n’y faut donc pas penser si on veut être sensé. Trouver autre chose est difficile. Il ne rester que cette explication qui est basée sur la loi que j’ai émise.

Je dis donc fermement que le planeur rapide, parfaitement doué au point de vue de l’absence de traînement, qui, par le fait de l’étroitesse de ses ailes, coule sans résistance sensible dans le vent, doit pouvoir consacrer une partie de sa vélocité à s’élever lentement. Ainsi le vent et la marche du navire ont 15 mètres de vitesse, son aéroplane est réglé pour aller à 20, soit donc 20 mètres de vitesse propre à son individu. Il en transforme 4 en ascension, et en garder 1 pour dépasser lentement le vaisseau.

C’est donc, cette fois, non seulement l’aspiration, mais l’aspiration aggravée d’une ascension.

Nous arrivons à constater qu’il n’y a de faux dans l’aspiration que cette appellation « aspiration ».