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APPAREILS AÉRIENS

La forme du corps de l’être est beaucoup, mais n’est pas le seul facteur à envisager ; il reste encore à étudier la disposition de l’aile.

L’aile, dans l’oiseau, a une forme d’autant plus parfaite que la rapidité doit être plus grande.

Quelle est la forme la plus perfectionnée à ce point de vue ?

La réponse n’est pas facile à donner. Il y a plusieurs types prépondérants très différents les uns des autres : l’aile qui accepte le vent le plus minime, grand vautour ; celle qui a pour mission de pousser rapidement l’oiseau dans un vent moyen, hirondelle ; celle qui a à pénétrer les courants actifs, ailes étroites et longues, oiseaux de mer.

Mais à ces types particuliers de fonctions différentes viennent se greffer des formes étranges, s’écartant des tournures usuelles et qui donnent cependant des résultats bien dignes d’être notés, témoin le martinet, le colymbus et les hiboux.

Chez le martinet, l’aile longue et étroite n’a plus le même effet que celle de l’oiseau de mer. Elle propulse, mais pousse mal ; c’est bien loin de l’hirondelle et du pigeon. Au reste, cette forme est unique. C’est l’aile toute en rémiges, le bras et l’avant-bras en moignons sont des espèces de charnières qui lient au corps huit plumes à chaque aile, longues et robustes, qui font tout l’ouvrage.

Chez les colymbus divers, c’est différent ; l’aile est encore étroite, mais elle est excessivement petite. C’est cette petitesse comparative à la masse qui procure à ces oiseaux cette rapidité étonnante. C’est l’exagération du vol des canards et des sarcelles. Quand cette petitesse atteint la limite de l’utilité, elle éteint le vol toutes les fois que le courant d’air n’est pas excessivement actif, témoin tous les alcadées qui ne peuvent pas voler

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