Page:Le vol sans battement.pdf/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
LE VOL SANS BATTEMENT

tous les jours ; mais par une rude bise, une fois bien lancés, ils atteignent des vitesses qu’eux seuls, parmi les êtres de notre globe, peuvent se procurer.

Nous avons vu que l’aile faite pour pénétrer les grands courants d’air est toujours étroite. Nous ajouterons à cette disposition cette remarque qu’elle n’est creuse que de la quantité nécessaire pour pouvoir arriver, sous l’action du poids qu’elle à porter, à la forme presque plate.

Une aile très creuse est faite pour d’autres exercices, plus violents : ascensions verticales ; type, la poule qui monte presque perpendiculairement à son perchoir.

L’aile creuse est faite pour pomper, l’aile plate pour glisser.

Quant aux ailes des hiboux, là encore se montre une disposition tout à fait curieuse. Le grand-duc présente l’exagération de cette coupe particulière. Chez ces nocturnes, le creux de l’aile semble être en dessus, au moins dans la partie des rémiges. Au repos la main est plate, en action de vol le creux est en haut.

La faculté de glissement dans ce cas est au reste au moins égale à la forme contraire, c’est-à-dire le creux portant sur l’air. Nous en avons pour preuve les aéroplanes mal équilibrés, qui renversés, marchant sur le dos, vont à la perfection. Cela m’est arrivé bien des fois. C’est un cas très intéressant à étudier.

Comme on le voit, l’aile est difficile à analyser au point de vue de la pénétration en général.

Pour répondre avec justesse à cette question, il faut la décomposer et y joindre une autre demande qui est celle de la vitesse du courant dans lequel l’être aura à se mouvoir, témoin les petites ailes du vol rapide qui sont impropres au vol par le calme et qui, par un courant violant, font merveilleusement leur ouvrage.

Cependant, on peut dire avec justesse que deux dis-