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APPAREILS AÉRIENS

crochets sont produits par la direction dans laquelle elle lance son individu. Voyez le pigeon voyageur regagnant son nid ; un simple regard suffit pour saisir que se porter pour lui n’est rien et que l’essentiel est d’aller rondement. Au moyen de cette vitesse il fait des écarts sur l’horizontale de 25 mètres sans donner un coup d’ailes de plus. C’est donc la vitesse qu’il cultive et sur laquelle il compte pour suffire à toutes les difficultés qui pourraient se présenter sur son parcours.

Cette grande vélocité est, au reste, un acte de l’oiseau possédant tous ses dons. Le rameur qui ose aller vite est certainement un oiseau sauvage. Comparez, dans Paris, l’allure du pigeon domestique à celle de la grosse colombe. Dans l’un, nous voyons un maladroit qui a peur de se lancer, qui se retient constamment, qui a peur de choir ou de se heurter à quelque chose, l’être qui, en un mot, ne possède pas ses facultés ; dans l’autre, au contraire, tout mouvement est précis, la poussée est d’une énergie franche, l’abordage est correct. On voit qu’il sait où il va.

Au point de vue de la mécanique de l’aviation, le battement de sustentation peut être supprimé : la poussée en avant est tout. Trouvez un propulseur quelconque capable d’imprimer à une masse de 80 à 100 kilogrammes une rapidité de translation de 25 mètres seulement et le problème sera résolu, et, ce qu’il y a de curieux, sans battement. Ce sera alors le ramener sans battement !

Effectivement, à cette vitesse, même par le calme, le mètre carré, porte 10 kilogrammes avec la plus grande facilité ; non seulement il les porte, mais il peut les ascensionner par le seul fait de la direction.

Si nous augmentons la puissance de projection nous arrivons à l’ascension pure et simple, ce qui est bien autre chose que le parcours.