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LE VOL SANS BATTEMENT

« L’ascension est produite par l’utilisation adroite de la puissance du vent, et nulle force autre n’est nécessaire pour s’élever. »

Effectivement, l’homme pourra toujours partir d’une hauteur assez grande pour que la vitesse procurée par la chute soit capable de le mettre en pleine action de vol.

Si le vent est assez vif pour pouvoir le supporter à l’allure V 10’’, pour entrer en action de vol, il n’aura qu’à disposer ses ailes à l’angle de V 10’’ et il sera porté exactement. S’il les met à l’angle V 8’’ il sera légèrement enlevé. A V 6’’ l’enlèvement sera plus fort et ainsi de suite, V 2’’, V 0’’ et même au-delà, c’est-à-dire les pointes en avant[1].

L’enlèvement est forcé !

C’est assurément le mode d’expérimentation le plus pratique. Il faut pour le réussir : un vent d’au moins 10 mètres, une surface suffisante, pas moins de 12 mètres carrés, et enfin le courage de se livrer à cette manœuvre. Cet exercice demandera, au reste, bien moins de hardiesse que tous les autres procédés de mise en mouvement.

Le départ en terre ferme demande une telle dose de témérité irréfléchie que, malgré que le fait se soit produit, on doit espérer qu’il ne se renouvellera pas, parce que le résultat en est certain. Comment peut-on espérer avoir un succès quelconque lorsque, ne sachant rien comme pratique de cet exercice, on s’adresse comme première expérience au plus dangereux de tous les départs ?

Il faut, pour aborder cette question effrayante du dé-

  1. L’allure V 10’’ signifie : les ailes développées comme quand l’oiseau vole cotnre un vent de 10 mètres à la seconde, et de même pour V 8’’. V 6’’, etc.
    L’allure V 0’’ est celle du vol quand il n’y a pas de vent.