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APPAREILS AÉRIENS

dépassera pas la vérité. C’est donc, en s’en tenant à la première estimation, un fait pareil à celui d’un homme qui pourrait soulever d’une main sept à huit cents kilogrammes.

Si nous étudions la puissance des faisceaux musculaires qui font battre l’aile, nous voyons que cette masse de muscles est à peu de chose près, même pour les médiocrement doués, l’égal comme poids du reste du corps.

L’effort permettant la station sur les ailes semble chez certains d’entre eux être instinctif el involontaire, comme celui des serres qui agissent et compriment la branche plus ou moins suivant le coup de vent ou le balancement ; et cela sans acte de volonté, puisque l’oiseau est en plein sommeil.

L’importance des pectoraux n’a rien de similaire dans le système musculaire de l’homme. Il faut renoncer, malgré de bien curieuses choses écrites sur ce sujet, à penser pouvoir produire un seul effort égal à cette puissance, même en réunissant par une rubrique mécanique la totalité de notre activité.

Ce que je dis là est la condamnation du vol pour un être de notre poids ; mais, il nous reste heureusement le vol à la voile qui est le point par où judicieusement nous devons tenter d’aborder cette question : vol dans lequel le courant d’air fait tous les frais, au lieu d’aller nous heurter contre les impossibilités du vol ramé[1].

Heureusement pour l’aviation, j’ai affirmé dans l’Empire de l’Air, et je le répète ici car c’est la base du vol sans battement [2] :

  1. Les pages qui suivent forment à peu près la matière de l’article que MOUILLARD fit paraître en 1894 dans la revue américaine Aéronautics. Voir vol. 1, n° II de cette publication, l’article intitulé : « A programme for safe experimenting », by L. P. MOUILLARD. Cairo, Egypt. Août 1894, p. 150 et suiv.
  2. Voir l’Empire de l’Air, p. 237