Page:Le vol sans battement.pdf/308

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
300
LE VOL SANS BATTEMENT

je n’ai jamais eu entre les mains un aéroplane à ailes longues et étroites ; type qui est indispensable pour pouvoir dans les premiers essais se défendre contre ce renversement intempestif.

Pour faciliter encore plus cet exercice, pour écarter toute chance d’enlèvement exagéré, pour mettre en laisse, en un mot, l’aéroplane et l’expérimentateur, on peut l’attacher de la manière suivante :

Fixer à la charnière avant, celle qui est contre la poitrine, une corde longue, le plus possible — quelque chose comme une centaine de mètres au moins — l’attacher — au vent — à une hauteur assez grande pour qu’elle trempe le moins possible dans l’eau. On sera bien sûr avec une attache pareille de ne pas pouvoir reculer. Ce terrible recul qui effrayait tant est donc entravé. Il n’est plus possible à l’appareil que de s’élever et d’aller à gauche et à droite, mais pas en arrière.

En mettant une pareille corde à l’arrière et deux autres de même longueur à chaque pointe des ailes, l’aéroplane bien dirigé contre le vent, on arrive à ne permettre absolument qu’un seul mouvement, celui d’une faible ascension permise par l’élasticité des cordes[1].

Maintenant encore, si on a peur de l’eau et qu’on puisse s’offrir un vaste sommier, on sera certain de ne pas se mouiller.

  1. Dans son article : « A programme for safe experimenting » (Aéronautique, Vol. I. n° II. Auût 1984, p. 151), L. P. Mouillard s’exprimait ainsi : « For this purpose a location may be selected upon a pier, with water on both sides and broadside to the prevailing wind, or upon a vessel with at least two masts, anchored at a suitable distance from the shore ». (Dans ce but, on peut choisir un emplacement sur une jetée, entourée d’eau des deux côtés, et présentant le flanc au vent habituel, ou sur un navire muni d’au moins deux mâts, ancré à une distance convenable du rivage).