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APPAREILS AÉRIENS

Est-il assez ligoté ce pauvre aéroplane ! Cet appareil de liberté ! Celui qui donnera l’indépendance à l’homme ! Il ne faut pas moins de quatre cordes pour familiariser l’homme à son emploi. Mais ainsi ficelé, il est à espérer qu’il se trouvera des expérimentateurs assez intrépides pour oser l’essayer.

Le premier acte de vol que devra étudier l’aviateur, le seul au reste, que ces freins lui permettront, est celui de l’ascension directe contre le vent. C’est tout simplement l’exercice le plus difficile du vol : la station immobile de l’oiseau de proie dans le courant d’air. Il sera singulièrement facilité par les quatre cordes qui feront régulateur dans les quatre sens de dérivation possible. On n’aura donc à pourvoir qu’à celui de la verticale. Ce terrible problème, disséqué de cette façon, devient alors facile, ce n’est plus qu’une question d’adresse. Il se trouvera au bout de quelque temps, parmi les amateurs de cet article, des adroits qui le réussiront dans la perfection.

Quand la quiétude sera revenue, l’expérimentateur pourra sortir sa corde d’arrière, ce qui lui permettra un léger mouvement en avant en portant ses pointes à l’arrière d’une quantité un peu supérieure à celle nécessitée pour l’immobilisation.

Pour pouvoir suppléer à l’action des deux cordes qui s’attachent aux deux bouts des ailes, il faut que l’appareil possède une direction horizontale extrêmement active, afin de pouvoir ramener rapidement l’aéroplane qui voudrait s’éloigner de la droite du vent.

Il ne reste donc plus maintenant que la première attache, celle qui empêche le recul. La suppression de ces trois cordes permet déjà des évolutions bien intéressantes en avant. Quand on sera arrivé à manier sur l’eau — car là il faut y revenir — un aéroplane attaché par une corde de cent mètres, on pourra alors se détacher