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L’ŒUVRE IGNORÉE DE L.-P. MOUILLARD

feuillets ayant une surface égale au creux de la main, d’autres allant jusqu’aux dimensions du papier commercial. Sur tous ces papiers courait une écriture très lisible bien que parfois fine à l’excès. Ici et là, des plans de chapitres, constitués par une série d’idées maîtresses notées à la file, et classées ensuite au moyen de numéros, ajoutés après coup, au début des phrases principales.

En outre, un assez grand nombre de pages, constituant des articles nettement distincts, étaient écrites fort posément avec une forme très régulière. Ces pages étaient évidemment des brouillons recopiés. Je les classai cependant dans le manuscrit auquel je donne le nom de manuscrit brouillon, parce qu’elles se distinguaient nettement du second manuscrit qui est une nouvelle copie plus définitive, faite sur la première.

Le manuscrit copie se composait d’environ 600 feuilles toutes de mêmes dimensions, certainement toutes écrites à la file, et sur quelques-unes desquelles un numérotage provisoire au crayon, s’aperçoit. De grandes enveloppes en contenaient les diverses parties, et, sur chaque pli, se trouvait en anglais la mention « translated ». Un examen attentif m’apprit que ce manuscrit copie avait été établi par Mouillard pour être envoyé en communication à l’un de ses correspondants. J’aperçus, en marge des feuilles, des notes au crayon d’une écriture étrangère qui excitèrent au plus haut point mon attention. Je devais plus tard avoir la preuve que ces notes étaient dues à Octave Chanute.

Près de tirer des conclusions graves de ce qu’il m’était donné de découvrir, je compris qu’il était indispensable de bien préciser les conditions dans lesquelles Mouillard avait été amené à écrire et à communiquer à autrui le manuscrit que j’avais entre les mains, et les circonstances qui avaient pu en empêcher la pu-