Page:Le vol sans battement.pdf/315

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
307
APPAREILS AÉRIENS

jour par l’unité ? Peu de chose comparativement. L’Etat a produit cette association pour la construction des ballons de guerre. Il a réussi dans la limite du possible. Le capital particulier est grandement de taille à se mesurer avec cette dépense ; depuis longtemps il en a fait bien d’autres et plus importantes. Si le quart de la somme dépensée à l’observatoire de Nice avait été attribuée à cette idée, ce problème irritant serait résolu depuis longtemps.

Il serait réussi, il n’y a pas à en douter, car, en somme, ce n’est qu’une manière particulière d’apprendre à patiner. La seule difficulté qu’il présente est de se familiariser avec le vide, et c’est pour arriver à vaincre notre peur qu’il faut loisirs, temps et argent.

Laissons les digressions et revenons aux aéroplanes.

Il est assurément bien pénible de dire que l’homme ne peut pas se tenir par sa propre force dans la position de l’oiseau qui plane, à moins de transporter si loin dans l’aile l’attache des pieds, que le battement en est réduit au point de le rendre inutile ; mais enfin, c’est un fait qu’il ne faut point cacher.

Les ailes attachées au plafond au point où siège la pression utile, le centre réel de l’aile — c’est un point qui ne correspond pas du tout avec le centre de figure ; il se trouve, d’après mon estimation, pour l’exprimer en termes simples, dans la main de l’oiseau, à l’endroit situé dans la main humaine, un peu plus bas que les jointures de l’index et du doigt du milieu, plus près de ce dernier que du premier et un peu plus avant dans le centre de la main, — les ailes attachées à ce point, permettent la sustension quelques instants au prix du plus grand effort, mais songer à stationner de longues heures avec un pareil poids sur les épaules est absolument impossible. Il faudra forcément pouvoir rendre l’aéroplane fixe, c’est-à-dire faire supporter cette pression