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LE VOL SANS BATTEMENT

Ipar autre chose que l’effort de l’homme. Un petit tour d’adresse suffira : il y a cent moyens de le faire.

Ceci implique que je pense toujours à l’aéroplane à battements. Il est assurément bien pénible de penser qu’on doit avoir pour se porter une machine aussi inerte que l’aéroplane fixe. On désire instinctivement pouvoir aider à la manœuvre, cela soulève d’autant, c’est autant d’aide à la puissance de sustension de l’appareil. Il est certain que cela peut être utile ; mais il faut reconnaître d’un autre côté que cela exige un tel poids en plus et une telle complication d’organes que c’est à se demander s’il y a bénéfice ou s’il y a perte.

Ceci, au reste, est un problème posé aux constructeurs qui savent construire et qui ont tout sous la main pour bien faire, mais il n’en ressort pas moins que, comme grandes lignes, comme emploi d’appareils de parcours devant stationner longtemps dans les airs, on ne se servira que de l’aéroplane immobile ou immobilisable.

Avec l’aéroplane fixe, l’homme ne pourra pas produire le départ comme l’oiseau se le permet ordinairement. Il faut perdre de vue les passereaux et même presque tous les oiseaux et ne regarder que le gyps fulvus, et encore dans un seul cas, c’est celui du départ de son perchoir. Quand il a à se mettre au vol sur un terrain plat et qu’il n’y a pas de vent, ce n’est qu’au prix des plus grands efforts qu’il parvient à prendre le grand vol. C’est bien l’oiseau de la création le plus lourd à s’enlever. Je les ai vus souvent dans cette circonstance sous l’action de la chaleur torride, du manque de courant d’air et d’un excès de nourriture emmagasinée dans leur jabot, remonter sans honte à pieds, en battant des ailes, sur quelque éminence d’où ils se lançaient ensuite à toute vitesse, profitant de la descente