Page:Le vol sans battement.pdf/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
LE VOL SANS BATTEMENT

lieu d’être obligé de braver l’action d’un courant de 10 à 15 mètres de rapidité, qui est un véritable vent, par conséquent difficilement maniable, on pourra très probablement, grâce à cette immense surface de 1 mq par chaque kilogramme de charge, produire cette même manœuvre par une vitesse de courant d’air de 5 mètres qui est une gentille brise qui n’effrayera pas. Cette grande surface permettra donc les évolutions du vol par un vent minime. Là est le but cherché : ne pas effrayer par la vitesse. Assurément qu’il faudra craindre les vents plus rapides et même fortement les redouter, mais, comme nous en sommes aux essais, aux premiers pas dans l’air, nous choisirons notre temps et ne nous livrerons qu’à l’action d’un vent faible et cesserons dès que l’activité du courant deviendra une gêne.

En résumé, au moyen de cette immense surface, nous atténuons le choc de tombée verticale et le rendons tout à fait supportable, puis, nous faisons passer la vitesse réelle du vent ou de translation nécessaire de 10 mètres à 5 mètres. C’est donc le choc et la vitesse diminués, c’est l’essai bénin, en chambre, que cet aéroplane nous procure.

Assurément on ne possédera pas un appareil pratique, mais on aura l’outil qui permettra d’accoutumer nos nerfs à l’acte insolite du vol auquel ils ne veulent pas se soumettre.

Comment arriver à construire un pareil aéroplane ?

Il faut que son poids soit faible ; 25 kilogrammes environ sont tout ce qu’on peut admettre de plus lourd. On est donc cerné par le poids.

J’avoue n’avoir pas absolument élucidé la question, puisque je ne l’ai pas construit ; cependant, exposée comme elle va l’être, on sent qu’on approche du but.

Gêné de beaucoup de côtés par les difficultés de construction, de résistance de matériaux, etc., j’abandonne