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APPAREILS AÉRIENS

de l’expérience, la reproduction de cette sensation étrange de tombée en parachute.

La descente de 5 mètres de hauteur faite avec des aéroplanes de 12 mètres et même de 15 mètres carrés est supportable, mais n’est pas une jouissance. En tout cas, pour mon compte, j’avoue, qu’elle ne m’engageait pas à augmenter la hauteur de la chute. Avec l’appareil d’un mètre carré de surface par kilogramme de poids, il doit en être tout autrement. Quel effet produit-il ? Je l’ignore, ne l’ayant jamais construit, vu la difficulté de l’exécuter, mais j’espère bien y parvenir avant d’aller rendre compte de mes actes au grand Dieu de l’Aviation. D’autres, en tout cas, le savent. Tous ceux qui sont descendus en parachute étaient dans ces conditions de ralentissement de l’effet de l’attraction, car en pratique, un parachute est environ chargé d’un kilogramme par mètre carré et tombe de 2ᵐ50 par seconde, ce qui est insignifiant pour un homme actif.

La bête qui, en nous, regimbe devant le danger sera donc calmée ; elle envisagera petit à petit, sans épouvante, cet exercice curieux, et finira par s’y accommoder et le trouver amusant. Il ne restera plus alors qu’à voir ce qu’elle dira des autres évolutions.

Pour ne pas l’effrayer, nous supprimons le départ par la chute, car autre est de choir verticalement, lentement, la queue étalée et les ailes en avant, autre est de se lancer la tête la première dans le vide, la queue repliée et les pointes en arrière, afin d’acquérir la vitesse qui soutient. Donc, nous nous adressons à un autre mode de départ.

Par un vent de 10 à 15 mètres, les oiseaux de proie, les oiseaux de mer s’enlèvent très souvent en ouvrant simplement les ailes. J’ai parlé longuement de cet enlèvement dans un autre chapitre.

C’est ce moyen qu’il faut employer. Seulement, au