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APPAREILS AÉRIENS

Le danger dans cet appareil est bien moindre que dans l’aéroplane personnel à grande surface. Le départ et l’abordage sur l’eau évitent les chocs et le départ effrayant par la plongée dans le vide, exercice obligatoire toutes les fois que le vent est insuffisant. L’enlèvement et l’atterrissement sont progressifs et c’est là un fait heureux au point de vue de l’accoutumance de nos nerfs.

Nous sommes donc sur l’eau, dans un grand bouclier plat qui a des pattes de palmipède pour le mouvoir et deux grandes et vastes ailes suffisantes comme surface pour porter l’appareil, mais qui ne peuvent pas frapper l’air. Pour faire planer un aéronef aussi impotent, nous avons vu qu’il faut lui procurer, par un temps calme, au moyen des pattes, une vitesse de 10 mètres à la seconde. Une fois cette vitesse acquise, la surface porte, l’appareil peut, au moyen d’un avancement plus ou moins grand des pointes, du bout des mains si on peut s’exprimer ainsi, produire les évolutions suivantes : Un léger avancement plus accentué produit un relèvement plus fort, et ainsi de suite, jusqu’à l’ascension verticale, et si ce transport à l’avant est suffisant, par cette vitesse de 10 mètres, l’évolution peut aller jusqu’au tour complet de l’appareil sur lui même.

C’est tout ce que peut faire cet aéroplane sans battement par le calme. L’acte de vol le plus heureux, dans cette circonstance d’atmosphère sans mouvement, est un léger enlèvement de l’appareil qui n’use pas toute la vitesse produite par les pattes. Dans ce cas il se produit une glissade descendante, sous un angle très minime, qui va en progressant jusqu’à atteindre 10 degrés sur l’horizontale, et qui finit sous cet angle par l’affleurement de la surface de l’eau.

C’est la manœuvre la plus heureuse. L’ascension verticale produit une chute presque verticale ; le par-

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